La maison Jean-Marie Babin

Histoire

En 1759, durant la guerre de la Conquête, un détachement de soldats britanniques, sous le commandement du major Georges Scott, est chargé d’incendier la Côte-du-Sud. Des centaines de maisons sont dévastées durant ces raids. L’historien Gaston Deschênes raconte le passage des Anglais dans les villages environnant Saint-Jean-Port-Joli :

« Scott rapporte avoir brûlé 140 maisons. Le recensement de 1762 donne environ 80 familles à Saint-Roch[-des-Aulnaies], une cinquantaine à Saint-Jean[-Port-Joli] et une centaine à [L]’Islet. Pressés par le temps, les Anglais n’ont vraisemblablement pas le temps de ravager le deuxième rang.

Une tradition orale veut que les Anglais aient épargné la première maison de Saint-Jean-Port-Joli, au sud du chemin du Roy (maison Ouellet), où ils auraient eu le couvert. À Trois-Saumons, une autre tradition voudrait que la maison Couillard, sise sur la rive ouest de la rivière, un peu en retrait, ait été sauvée des flammes, après le passage des Anglais qui n’ont certes pas eu le temps de s’attarder sur les lieux. Aucun document ne peut appuyer cette tradition, sauf une allusion de Philippe Aubert de Gaspé au sujet de la dernière maison incendiée, une ''maison voisine du moulin'' et une note du même auteur rapportant qu’une maison de pierre qui appartiendra plus tard à Joseph Robin a été sauvée de l’incendie après le départ des Anglais.

Image Description Crédits
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Le rapport de Scott vient donc contredire la trame historique des ''Anciens Canadiens''. Les destructions n’ont pas pris fin à Trois-Saumons. Un ordre en ce sens est effectivement venu, quand les troupes anglaises étaient à Saint-Roch, mais les destructions se sont poursuivies en amont des Trois-Saumons. L’auteur de Ma paroisse, Saint-Jean-Port-Joli [,Gérard Ouellet], comme plusieurs autres, a pris le roman à la lettre, ce qui l’a amené à écrire que les habitations situées à l’ouest de la rivière avaient été épargnées. »

Deschênes précise donc, en parlant de la maison Babin-Couillard, que l’on « sait maintenant que sa construction est postérieure à la Conquête. (Deschênes, 2009 : 72-73) »

Les propriétaires du bâtiment

« Agriculteur, aubergiste et marchand, Jean-Marie Babin fit construire cette maison sur la rive est de la rivière vers la fin du XVIIIe siècle. En 1809, il la vendit à Robert Harrower, qui exploitait à proximité le moulin à farine, un moulin à scie et une distillerie. À cette époque, le pont se trouvait en haut de la chute et la route passait tout près de la maison qui devint ensuite propriété de William Price, de l’entreprise forestière Price Brothers, puis de Camille Couillard, exploitant d’une tannerie près de la rivière. La maison est restée connue sous le nom de cette famille qui en fut propriétaire de 1936 à 1987. »

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Comité culturel de la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli, « Circuit du patrimoine bâti de Saint-Jean-Port-Joli » [brochure], 2008, p. 5.

Deschênes, Gaston. L’année des Anglais. La Côte-du-Sud à l’heure de la Conquête, Éditions du Septentrion, Québec, 2009, p. 72-73.

Évènement : Aucun Adresse : 865, avenue De Gaspé Ouest
Mise à jour : mercredi 10 juillet 2024