« En 1905, dans le cour de l’été, les administrateurs de la Banque [p]rovinciale du Canada, fondée à Montréal en 1900, désirant agrandir le champ de leurs opérations financières décidèrent d’établir des succursales dans tous les principaux centres canadiens offrant une chance de succès, firent des propositions au notaire Gustave Verreault alors Maire de la paroisse afin de s’entendre avec lui pour établir un bureau d’affaire dans sa localité. »
La photographie montre l'édifice de 1880 abritant le bureau d'enregistrement et la succursale de la Banque provinciale du Canada. De gauche à droite : Xavier Dubé, Lucien Legros, Odilon Ouellet, Antoine-Gustave Verreault et sa fille, Delphis Bourgault, Arthur Foster (dans l’embrasure), Ulric Morin et Albert Legros.
« M. Verreault en homme clairvoyant et entreprenant et qui désirait un tel bureau dans le village depuis longtemps, ne fit aucune hésitation à accepter l’offre proposée sachant par expérience tous les avantages que le public en pourrait retirer dans les transactions journalières des multiples affaires locales avec tout le pays et même les États-Unis, la France, l’Angleterre et autres pays où la Banque [p]rovinciale avait fondé des succursales.
M. Verreault fut donc le premier gérant de cette succursale dont il établit le siège au bureau d’enregistrement et faisait lui-même le travail que nécessitait les besoins naissants de cette banque en miniature; cependant, les affaires s’accroissant de jour en jour le personnel dut être augmenté; il s’adjoignit un ou deux commis et un beaux comptoir vitré, et fait dans le genre de ceux des grandes banques des villes fut fait par Albert Legros, ouvrier-ébéniste du village, qui divisa le bureau d’enregistrement en deux compartiments ainsi qu’une entrée pour le public. »
La photographie montre Arthur Foster, premier commis à la Banque provinciale de Saint-Jean-Port-Joli (1905-1909).
« Ce local devenant trop étroit, dès 1908 il fallut songer à en créer un plus vaste; en conséquence on loua pour un certain nombre d’année la résidence d’été du notaire [Antoine-Gustave] Verreault qui fut aménagée pour ce nouvel usage : [u]ne voûte en maçonnerie fut construite adossée au mur extérieur à l’angle nord-est où furent installé d’énormes coffres de sûreté et une porte en acier fermant à combinaison fut scellée à l’entrée de cette voûte dans un petit appartement situé dans l’angle nord-est de la maison. [...] Toutes les fenêtres étaient bardées de barres de fer et une fausse porte ouvrant en dehors était lambrissée de forte tôle galvanisée qui se barrait le soir avec de longues tiges de fer pénétrant à l’intérieur arrêtées par un écrou.
En 1922, le gérant M. Josephat Fournier ayant fait l’acquisition de la résidence de son beau-père le Dr. H. Simard, ancienne maison du notaire Simon Fraser, obtint du bureau-chef de Montréal d’y transporter le siège de la Banque, ce qui était un grand avantage pour lui. En conséquence tout l’intérieur de la moitié ouest de cette maison démoli; une vaste voûte en pierre très solide y fut construite dans l’angle sud-ouest dans laquelles les coffres forts furent placés ainsi que la porte de sûreté de la voûte abandonnée. »
Cet édifice a abrité, à la fin du 19e et au début du 20e siècle, le bureau d'enregistrement et la succursale de la Banque provinciale du Canada à Saint-Jean-Port-Joli.
Fournier, J. Arthur. Mémorial de Saint-Jean-Port-Joli, Musée de la mémoire vivante, Saint-Jean-Port-Joli, 2012 (1923), p. 393-395.