Denys Heppell et Charleen Watt
L’œuvre réalisée par Denys Heppell et Charleen Watt est un excellent exemple du mariage des cultures autochtone et allochtone, par le sujet, les matériaux utilisés et les techniques employées pour la faire.
En 1967, un projet de développement socio-économique est lancé dans le nord du Québec. Des bœufs musqués sont alors importés dans la région, à Old Fort Chimo. Le projet est abandonné rapidement, menant à la libération des animaux dans la nature. Entre 1973 et 1978, 42 bœufs musqués sont relâchés près de Kuujjuaq. Ces derniers ont prospéré, atteignant une population de plusieurs centaines de bêtes dans la région de la baie d’Ungava.
Consommant les mêmes ressources que les troupeaux de caribous, la libération des bœufs musqués à mener à leurs déplacement sur d’autres territoires. La chasse au caribou menée par les Inuit a alors été impactée, ces derniers devant se déplacer sur une plus longue distance pour trouver les bêtes. La sculpture créée est ainsi une réflexion sur la libération des bœufs musqués dans l’espace de vie des caribous dans le Grand Nord québécois, cet événement ayant modifié le mode de vie des nations inuites.
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Charleen Watt
Charleen Watt est la benjamine du groupe lorsqu’elle participe à la Biennale de sculpture en 2018. Elle réalise principalement des sculptures animalières de petits formats, aux formes simplifiées, parfois ajourées. Elle fait une première expérience en sculpture sur neige à Saint-Jean-Port-Joli lors de la Fête d’hiver.
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Denys Heppell
Né en 1944 à Causapscal, dans la vallée de la Matapédia, Denys Heppell s’installe à Saint-Jean-Port-Joli en 1962 pour y développer son art sculptural. Il suit alors des études à l’École de sculpture de Saint-Jean-Port-Joli. La recherche constante fait partie de ses œuvres. On ne peut les identifier à un style particulier, passant de l’œuvre des plus réalistes, on a la surprise de voir apparaître une œuvre des plus stylisées.
Le sculpteur travaille avec différentes matières dont le bois, la fibre de verre, le métal et la poussière de pierre, cette dernière permettant de créer des œuvres en hydrostone. Il aborde plusieurs thèmes tels que les animaux, l’art religieux, la caricature et les scènes folkloriques. En parallèle de son art, il enseigne à titre privé ainsi que dans différentes institutions.
En plus de soixante ans de carrière, il participe à plusieurs événements de sculpture, principalement au Québec. En plus de sculpter des pièces pour les touristes et des particuliers, il réalise de nombreuses œuvres publiques et des enseignes pour divers commerces. Ses créations se trouvent sur les cinq continents aujourd’hui.
L'œuvre
La sculpture se compose d’un crâne de bœuf musqué, apporté par Charleen Watt du nord québécois et trouvé par son père lorsqu’il ramassait des baies sauvages. Le bois est également présent dans l’œuvre et constitue la partie antérieure du corps de la bête. Denys Heppell et Charleen Watt ont laminé ensemble le bois nécessaire pour réaliser leur sculpture.
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Anonyme. « Un peu d’histoire de Kuujjuaq », Northern Village of Kuujjuaq, 2013. Repéré à http://nvkuujjuaq.ca/index.html.
Chassé, Michel. « Denys Heppell fête ses 50 ans de sculpture », CMATV, 25 novembre 2012. Repéré à https://cmatv.ca/denys-heppell-fete-ses-50-ans-de-sculpture-2012-11-25/.
Desloges, Josianne. « Biennale de Saint-Jean-Port-Joli : inviter le Nord au Sud », Le Soleil, 17 juillet 2016, mis à jour le 6 février 2023. Repéré à https://www.lesoleil.com/2016/.
Espace art actuel. « HEPPELL, Denys (1944) », Dictionnaire Historique de la sculpture québécoise au XXe siècle, 2021. Repéré à https://dictionnaire.espaceartactuel.com/artistes/heppell-denys-1944/.
Le Hénaff, Didier et Michel Crête. « Introduction of muskoxen in northern Quebec: the demographic explosion of a colonizing herbivore », Canadian Journal of Zoology, mai 1989. Repéré à https://cdnsciencepub.com/doi/abs/10.1139/z89-156?journalCode=cjz.