Mattiusi Iyaituk et Étienne Guay réalisent un sidecar intitulé Iqaluullamiluuq (First Mermaid), amalgamant une variété de techniques et de matériaux. Un visage taillé, orné de bois de cervidé, côtoie des bouts de panneaux de circulation recyclés, le tout formant une queue de sirène ondoyante sur le côté d’une motocyclette fonctionnelle.
Habituellement sculpteur en taille directe, Mattiusi Iyaituk expérimente avec le travail du métal dans cette collaboration éclectique. Pour sa part, Étienne Guay apprend des techniques de travail par soustraction, sans dessins préalables, de son acolyte Mattiusi Iyaituk.
Né dans un camp de chasse près d’Akulivik, au Nunavik, il s’installe avec sa famille à Ivujivik en 1955. L’artiste réalise ses premières œuvres dans les années 1960 et se consacre exclusivement à la création en 1984, à la suite d’une bourse du Conseil des arts. Il peaufine son art, grandement influencé par son frère aîné, Nutaraaluk. En 1996, il devient le président de l'Inuit Art Foundation et, en 2018, Compagnon des arts et des lettres du Québec. Grâce à son art, il voyage à l’international dont en Chine, aux États-Unis et en France.
Selon la Galerie McCLure, « Mattiusi Iyaituk [est l’un] des sculpteurs inuits contemporains les plus renommés, admirés à la fois pour [son] art, mais également pour [sa] contribution à la préservation de la culture inuite du Nunavik. Par l’utilisation de matériaux autant traditionnels qu’inusités, [l’artiste donne] forme à la figure humaine, à l’animal et au chamane, en évoquant les récits du quotidien, les mythes et les rêves propres à leur mode de vie. Profondément enracinées dans [son] environnement immédiat — une géographie vaste et lointaine qui demeure encore inconnue de la plupart d’entre nous — [ses] œuvres transcendent le particulier et traitent de vérités plus universelles. »
Son intérêt pour l’environnement amène Étienne Guay à compléter un baccalauréat en écologie. Cet intérêt se fusionne à une pratique artistique mettant en valeur un savoir-faire traditionnel : la ferronnerie. Au fil des ans, il parfait sa technique à travers différentes formations portant sur le travail des métaux (chaudronnerie, soudure, ferronnerie, etc.), ce qui lui permet de mieux définir sa production et préciser sa recherche.
Son œuvre, qui allie le travail de divers métaux, questionne les interactions de l’être humain avec l’environnement dans lequel il évolue. Étienne Guay, forgeron d’art, réalise plusieurs œuvres importantes telles que la sculpture de l’hôtel de ville de Lotbinière, la sculpture du Manoir le Boutillier de L’Anse-Griffon, et la sculpture de l’information touristique des Îles de la Madeleine.
Anonyme. « Étienne Guay », Conseil des métiers d’art du Québec, 2024. Repéré à https://www.metiersdart.ca/repertoire_artisan.php?cid=407.
Anonyme. « Mattiusi Iyaituk », La Guilde 1906, s.d. Repéré à https://laguilde.com/collections/mattiusi-iyaituk.
Dufour, Christine. « Biennale de sculpture de Saint-Jean-Port-Joli Une rencontre historique et quelques espiègleries », Vie des arts, vol. 244, 3 octobre 2016, Repéré à viedesarts.com/en/visites/biennale-de-sculpture-de-saint-jean-port-joli-une-rencontre-historique-et-quelques-espieglerie.
Galerie McClure (2015), ᐅᓪᓗᒥᒧᑦ Ullumimut, Entre tradition et innovation. Montréal. 19 novembre au 16 décembre 2015 [brochure].